Reverdir le Sahel avec le nguiguiss: Autre Terre et les paysans sénégalais innovent et révolutionnent la technique!

Cela peut ressembler à une blague mais la mise en place d’une nouvelle technique de culture dans le sahel, ouvre de nouvelles perspectives, inespérées, pour reverdir cette région du monde. Désormais, cultiver dans le Sahel, sans eau, c’est une réalité !

Autre Terre, l’ONG Liégeoise issue du groupe d’économie sociale Terre, implantée à Herstal, avec l’aide de partenaires locaux (Université de Dakar et Agrecol), soutient et participe au programme de mise en place d’un nouveau type de culture dans le Sahel.

Le Nguiguiss (nom scientifique: pilostigma reticulatum) est un arbuste dont les propriétés hydriques ont été découvertes par intuition (recherche-action) au milieu des années 90 par des paysans de la région de Thiès (Sénégal). Ceux-ci ont découvert que les manguiers plantés à côté du Nguiguiss se portaient mieux et grandissaient plus vite que les autres. Cette plante a en effet la propriété, grâce à ses longues racines, de puiser l’eau à de grandes profondeurs pour la mettre à la disposition d’une autre plante. Ainsi il n’est pas nécessaire d’arroser la plante durant ses premières années de vie.

Une (r-)évolution paysanne !

En 2011, a débuté l’expérimentation des différentes techniques de multiplication du Nguiguiss : bouturage, marcottage, utilisation des graines. Il s’est finalement avéré que le bouturage fonctionne mais que l’utilisation des graines (dont la germination est assez complexe) est la meilleure des méthodes. Une pépinière de 4000 plants a alors été mise en place grâce à un paysan innovateur chargé de son entretien.

En 2012, ce sont au total 3012 pieds de Nguiguiss qui ont été replantés avec en moyenne 200 pieds/hectare sur une superficie de plus de 15ha.

En septembre 2014, 2700 plants de manguier ont été replantés au pied des Nguiguiss afin de bénéficier de leur apport en eau et en nutriment. Une année plus tard (septembre 2015), nous avons atteint un taux de réussite de plus de 70% (de plants qui ont pris) et les premières récoltes vont avoir lieu.

Avec un taux de réussite de plus de 70%, cette découverte doit maintenant être testée sur d’autres types de plantes mais offre, d’ores et déjà, des perspectives inespérées pour cette région et laisse entrevoir la possibilité de reverdir le Sahel !

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