4 exemples de femmes qui changent le monde

« On s’arrête toutes, on arrête tout, on s’arrête partout ! »

Par ce slogan, le Collecti.e.f 8maars lance un appel à la grève féministe lors de la journée internationale de luttes pour les droits des femmes. Une grève du travail salarié mais également du travail domestique et du soin aux autres. L’objectif ? Montrer que quand les femmes* s’arrêtent, tout s’arrête.

« Le travail dit “féminin” n’est pas valorisé et est vu comme devant être
naturellement porté par les femmes
», nous dit Babette – militante.

Ce collectif, qui se veut radical, inclusif et horizontal, se réunit en non-mixité choisie. Cet outil d’émancipation implique qu’il n’y a pas d’homme cis-genre** durant leurs réunions. « Cela permet l’efficacité et la fluidité des échanges car on se réunit entre personnes qui possèdent un vécu commun de l’oppression que l’on combat. »

* Toute personne s’identifiant comme femme et/ou subissant des oppressions sur base de son identité de genre: hommes transgenres, personnes non-binaires, agenres, aux genres fluides…
** Se dit d’un personne qui se reconnaît dans le genre qui lui a été assigné à la naissance.

L’autonomie retrouvée grâce à l’entrepreneuriat : Faso Attiéké

Entrer dans l’atelier de production de Faso Attiéké, c’est mettre le pied dans une ruche sans cesse bourdonnante qui produit chaque jour des centaines de kilos d’attiéké, un couscous de manioc très apprécié au Burkina Faso. Partie de rien, Florence Banogo mobilise désormais autour d’elles 50 femmes pour produire de l’attiéké frais, en plein centre de Ouagadougou.

Cette entreprise florissante était pourtant à l’origine un groupement féminin comme il en existe tant d’autres. Mais à force de ténacité et de sens des affaires, l’entreprise est désormais citée comme un exemple de réussite locale.

Faso-Attieke

Pourtant, les difficultés n’ont pas manqué. Au Burkina Faso, les femmes ont moins de chance de réussir le lancement d’une entreprise que
les hommes. L’accès au crédit y est encore plus difficile et les investisseurs méfiants. Beaucoup voient d’un mauvais oeil que les femmes quittent leur ménage et le soin des enfants pour lancer leur propre entreprise.

Le féminisme indien et pakistanais à l’épreuve de la mondialisation

En Inde, comme dans beaucoup d’autres régions du monde, le féminisme a dû trouver un ancrage dans la culture du pays. En effet, se battre pour les droits des femmes en Europe n’a pas la même signification ni les mêmes implications qu’en Amérique latine ou qu’en Afrique de l’Ouest. Dans chaque culture, les luttes et les chemins vers l’émancipation sont différents. La place importante de la religion dans de nombreuses sociétés implique de pouvoir la réinterpréter au profit d’un meilleur équilibre hommes/femmes.

Ainsi, en Inde, il a été question de revaloriser les déesses féminines du panthéon hindou telles que Shakti et Kali. Au Pakistan, le Women Action Forum a travaillé directement avec des théologiens pour analyser des textes religieux et arriver à une meilleure protection juridique des femmes.

Cet ancrage culturel est essentiel. Trop souvent, le féminisme a été vu comme un concept occidental, fortement athée, porté par les ONG et l’ONU au détriment des cultures locales. Il ne faudrait pas que le féminisme devienne le moteur d’un nouveau colonialisme.

Climat : les jeunes africain·e·s se mobilisent

Née en 1996, Vanessa Nakate est ougandaise. Inquiétée par les températures élevées dans son pays où les habitant·e·s essuient les conséquences dramatiques du réchauffement climatique, elle devient la première gréviste ougandaise pour les « FridaysForFuture » en 2018. Alors que la grève y est illégale.

Elle s’engage contre l’injustice et l’inaction des Etats face à la crise climatique, la destruction de la forêt pluviale et la précarité alimentaire. Seule pendant des mois, elle est rejointe par d’autres et fondent ensemble les mouvements Youth for Future Africa et Rise Up.

Présente au dernier Forum de Davos avec d’autres militantes climatiques, elle a pourtant été invisibilisée par une agence de presse. Vanessa dénonce le fait que les activistes africains sont rarement écoutés malgré tous leurs efforts. Son combat continue !


Cet article fait partie d’Autre Terre Magazine #6 qui parle de l’équité entre hommes et femmes. Pour lire les autres articles, cliquez-ici.

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