Au nord du Mali, à 100km de Gao, perdus aux confins de la frontière avec le Burkina Faso, les habitants d’Intillit doivent déployer d’incroyables ressources pour vivre au jour le jour. Pauvreté de la terre, manque d’eau, difficulté pour vendre leurs produits, rançonnage de bandes armées… Les problèmes ne manquent pas.

Ne compter que sur ses propres ressources

Avec le manque d’eau et l’isolement du village, les premiers pas ont consisté à renforcer l’autonomie et les compétences des maraîchères et des maraîchers (+- 400 familles). Des puits ont été alors creusés et des retenues d’eau rehaussées. Des formations ont également été réalisées pour pouvoir se passer de pesticides et produire ses propres semences. Enfin, des groupements se sont constitués afin de mieux organiser le travail et la vente des produits.

Petit-à-petit le travail a porté ses fruits : les plantations d’arbres ont stabilisé et fertilisé les terres tout en offrant leurs fruits ; l’eau a été maîtrisée afin d’éviter les sécheresses et les inondations lors des fortes pluies ; les maraîchères et les maraîchers ont affiné leur maîtrise des semences et de l’agroécologie.

Désormais, les 15 coopératives sont fières de leur production. Grâce à leur dynamisme, des familles sont revenues d’exil et ont repris le travail de la terre. Leur structuration leur a également permis de lancer de nouveaux projets qui redynamisent progressivement la région.

Mieux vendre et encore améliorer les conditions de production

Les yeux se tournent maintenant vers la vente des produits à la grande ville de Gao qui offrira de meilleurs revenus pour toutes et tous. Les membres des coopératives cherchent également à encore accroître leur surface de cultures. Il faut reprendre des terres au désert grâce à des équipements d’irrigation, la restauration des sols et la plantation d’arbres. Le chemin est encore long mais à Intillit, on ne vit plus dans la peur.


Cet article fait partie d’Autre Terre Magazine #6 qui parle de l’équité entre hommes et femmes. Pour lire les autres articles, cliquez-ici.

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