Témoignage recueillis par l’ONG APIL, active au Burkina Faso.

APIL et Autre Terre

Partenaires depuis 15 ans, APIL et Autre Terre partagent un intérêt commun pour l’économie sociale et solidaire et l’appui aux communautés de base. Nous avons ainsi collaboré au renforcement des filières lait, miel, arachide et gombo.

Grâce à la formation et à l’organisation des productrices et des producteurs, la productivité s’est renforcée. La création de trois coopératives a permis d’améliorer la qualité des produits transformés et de les vendre aisément sur les marchés locaux.

Grâce à ces actions d’appui, tant en amont qu’en aval de la filière, ce sont plus de 5.000 familles qui vivent plus dignement au quotidien.

Balma Moussa, 65 ans, agro-pasteur

Ma vie et celle de ma famille dépendent du travail de la terre mais, ces dernières années, mon rendement agricole diminuait alors que ma famille s’est agrandie.

Pour parvenir à un équilibre, il fallait que je produise plus. En 2017, mon groupement paysan s’est mobilisé avec l’ONG APIL pour récupérer des terres dégradées en y faisant des demi-lunes. Avec ma formation en compostage, j’ai également pu enrichir les demi-lunes avec du compost naturel. Cela a permis d’obtenir de meilleurs rendements.

En fin de saison hivernale, je compte récupérer au moins deux autres hectares pour la culture du sorgho et du maïs. Je compte également attribuer un hectare à mes épouses pour qu’elles fassent leurs cultures de gombo, niébé arachide, etc.

La réussite de ce champ récupéré en impressionne plus d’un dans le village, à tel point que nul ne passe mon champ sans me poser des questions du genre : « quelle magie as-tu fait pour réussir à cultiver dans cette clairière?»

Sawadogo Abdoulaye, paysan de 40 ans

Ma famille et moi produisons principalement du sorgho, du niébé et un peu de maïs en saison hivernale. Nous exploitions une superficie de 3,5 hectares. Mais nous avions du mal à produire à causes de la sécheresse, des maladies qui attaquent les plants, de la mauvaise qualité des semences et du manque d’outils adaptés.

A chaque fin de campagne, il y avait trop peu pour assurer le minimum de deux repas par jour. La situation s’est encore aggravée quand j’ai accueilli deux ménages déplacés (mon frère avec ses femmes et enfants) qui ont fui les attaques terroristes.

Heureusement, en 2019, j’ai eu la chance de travailler avec APIL. Nous avons bénéficié de formations sur la restauration de la fertilité de nos champs. Grâce à cela, j’ai pu aménager un espace de 7,5 hectares avec des cordons pierreux et une autre partie avec des demi lunes agricoles et du zaï que j’ai partagé avec mon frère en lui donnant deux hectares pour sa production.

La campagne agricole 2019 fut ainsi très productive et, pour la campagne de 2020, j’ai pu emblaver 2 hectares de plus que l’année dernière.

Désormais, nous mangeons à notre faim, soignons nos enfants et payons leur scolarité. J’ai même pu inscrire une de mes filles – qui avait abandonné l’école en classe de 1ère – à une école de formation professionnelle des métiers de la santé.


Cet article fait partie d’Autre Terre Magazine #8 qui parle du Burkina Faso. Pour lire les autres articles, cliquez-ici.

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