Le regard d’Autre Terre

Aujourd’hui, plus de 18.000 entreprises sociales en Belgique (576.000 emplois) prouvent au quotidien que leur modèle économique fonctionne tout en étant au service de l’intérêt général.

Chaque mois, de nouveaux projets voient le jour et innovent tant dans leur mode de gestion que dans leur secteur d’activité. Longtemps délaissées,
les coopératives regagnent du crédit en faisant appel à l’épargne citoyenne et permettent de lancer de nouvelles entreprises mais également de créer du bien commun ou des lieux de vie partagés.

En tant que clients, investisseurs, sans emploi, travailleurs, décideurs politiques… faisons le choix de l’économie sociale. Questionnons nos
habitudes de consommation. Les lieux de mise en commun de nos énergies créatrices sont plus nombreux qu’on ne le croit.

Si nous désirons une économie inclusive, durable et démocratique, engageons-nous clairement et massivement sur ce chemin.

Des politiques à convaincre

Le modèle d’entreprises privées capitalistes est encore largement soutenu par nos dirigeants que ce soit dans notre pays, lorsqu’on annonce fièrement
l’arrivée d’une entreprise multinationale, ou à l’international, lorsque la Belgique décide de soutenir l’agrobusiness. Leurs impacts négatifs au niveau sociétal, environnemental, culturel et politique sont encore très souvent ignorés.

Pourquoi nos dirigeants sont-ils encore si enthousiastes à l’idée de soutenir voire d’exporter des modèles d’un autre temps ?

L’avis de l’expertNewB

NewB est une coopérative belge qui travaille à la construction d’une banque éthique et durable au service d’une société respectueuse de la planète et des droits humains. Son mode de décision est démocratique (une personne, une voix).
bernard Bayot président de NewB

Interview de Bernard Bayot, président de NewB

Quel est le rôle de NewB ?

« Pour moi, c’est avant tout d’amener de la diversité dans le système bancaire belge. NewB a pour vocation d’offrir des services bancaires éthiques. Elle ne peut par contre pas se substituer aux organisations de la société civile pour critiquer les autres acteurs ou faire bouger les lignes législatives. Peut-être pourra-t-elle néanmoins servir d’exemple à d’autres et
les encourager à se lancer dans l’aventure coopérative.
« 

Qu’est-ce que NewB peut modifier
dans le paysage bancaire ?

Je suis sceptique sur le fait que NewB puisse faire force d’exemple et inspirer les banques classiques afin qu’elles proposent des produits réellement responsables. Il n’y a jamais grand-chose derrière leurs promesses. Mais quoiqu’il en soit, NewB n’en fera pas son cheval de bataille. Elle se destine à être une vraie banque (avec tous les services qu’on attendrait d’elle et qui démarreront dès cet été) et non un outil de plaidoyer citoyen. Montrer l’exemple, oui. Donner des leçons ou dénoncer, non. Cela restera l’apanage des organisations
de la société civile qui ne se priveront d’ailleurs
pas de rappeler NewB à ses principes éthiques si elle tente de s’en écarter.

En quoi NewB peut encourager, motiver les entrepreneurs sociaux ?

« La mobilisation de NewB frappe les esprits des citoyens qui se disent que c’est possible de créer une organisation d’envergure, de prendre pied dans des espaces sacrés du capitalisme.
Et d’y pousser ces éléments aussi rares que fondamentaux, à savoir : des finalités sociales, de la démocratie, de la transparence et des investissements responsables. Cela à travers un
soutien à l’entrepreneuriat social, à une bonne gouvernance, une communication sur les activités bancaires, la promotion d’un circuit-court de l’argent et enfin, un contrôle de la banque par les coopérateurs eux-mêmes. »

Pour en savoir plus sur NewB, visitez leur site internet.


Cet article fait partie d’Autre Terre Magazine #5 qui parle de l’entreprenariat social. Pour lire les autres articles, cliquez-ici.

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