En novembre 2018, nous apprenions l’assassinat de notre partenaire et ami, l’avocat Ben Ramos. Il aura payé de sa vie sa lutte pour les droits des paysans sans terre aux Philippines, comme 60 autres avocats et 145 défenseurs des Droits humains depuis l’arrivée du président Duterte au pouvoir, en 2016.

Le 7 juin dernier, les experts des droits de l’Homme ont alerté les Nations Unies et ont appelé à mettre en place une enquête indépendante sur les violations des droits humains commises aux Philippines. Ils se sont dits « extrêmement préoccupés par le nombre élevé de meurtres perpétrés dans tout le pays dans un climat apparent d’impunité officielle et institutionnelle ». Ils ont enregistré « un nombre impressionnant de morts illégales et d’assassinats par la police dans le cadre de la prétendue guerre contre la drogue, ainsi que d’assassinats de défenseurs des droits de l’Homme ».  

Au cours des trois dernières années, des violations flagrantes des Droits humains, telles que des exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires de civiles, y compris des enfants, des personnes handicapées, des peuples autochtones, des membres des syndicats et des ONG ou des militants des droits fonciers ont été observés. Dans de nombreux cas, les auteurs présumés des meurtres sont des membres des forces armées, des groupes paramilitaires ou des personnes qui leur sont liées. Les actes d’intimidation et les attaques contre les voix qui critiquent le gouvernement, notamment les médias indépendants, les défenseurs des Droits humains, les ONG, les avocats et les journalistes se multiplient.   Il est temps que ces attaques cessent, tout comme les détentions arbitraires, les tortures, les violences sexistes contre des femmes, les atteintes à l’indépendance des juges et des avocats, les restrictions de libertés d’expression et de réunion !  

Suite à l’interpellation de ces experts, un Sommet d’urgence sur la situation des Droits de l’Homme aux Philippines sera organisé du 20 au 22 septembre prochains à Reykjavík, en Islande. Une délégation philippine s’y rendra, ainsi qu’à la 42e session du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies à Genève pour des interventions orales, des réunions et des conférences parallèles. Elle sera composée de membres des associations Ecuvoice, Philippine UPR Watch, Karapatan, NUPL et Rise Up. La délégation philippine souhaite également interpeller les pouvoirs politiques et les parlementaires européens (La Haye, Londres, Bruxelles, Amsterdam, Strasbourg) pour un plaidoyer en faveur d’un changement de position des dirigeants et la mise en place de sanctions internationales.

Autre Terre soutient la tournée des associations de défenseurs des Droits humain aux philippines. leur présence est essentielle lors du sommet d’urgence et la tournée des parlements européens afin qu’ils puissent apporter leurs témoignages et alerter la communauté internationale.

Vous pouvez nous aider à financer leurs frais de voyage et d’hébergement. Pour la justice aux Philippines MAINTENANT, faites un don sur le compte BE53 0962 2418 9653 avec la communication « Summit on Philippine Human Rights 09/2019 » ou en cliquant ici