Le Réseau des Femmes Ecosolidaire d’Arequipa un modèle en matière de traitement de déchets.

La préservation de l’environnement est une préoccupation grandissante pour le gouvernement péruvien.

Elle s’est notamment concrétisée par la création en 2008 du Ministère de l’Environnement (Minam pour « MINisterio del AMbiente »). Une série de lois et réglementations sont adoptées dont la première loi sur le traitement des déchets solides en 2000. La « Loi sur la gestion intégrale des déchets solides » est adoptée fin 2016. Cette dernière prévoit entre autres des mesures visant à limiter la production de déchets, à prioriser le recyclage et la valorisation ainsi qu’à assurer un traitement approprié des déchets en fin de cycle.

Selon les chiffres du Minam, à peine 10 % des municipalités disposent actuellement d’un système de gestion des déchets solides couvrant le cycle entier de traitement : la production, le stockage, la collecte et le transport, le traitement et le recyclage et l’élimination finale. La majorité des municipalités n’ont pas d’assez de moyens financiers et humains pour mettre en place des systèmes appropriés. Le résultat est qu’une part importante des déchets solides qui pourraient être recyclés, terminent malheureusement en décharge ou incinérés.

C’est le cas notamment de la ville d’Arequipa, deuxième plus grande ville du pays. Un seul des 17 districts de la ville détient un centre de traitement répondant aux normes fixées par la loi. Le travail du Réseau des Femmes Ecosolidaires, appuyé par Autre Terre, couvre quant à lui 4 districts de la ville. Dans ce contexte, ce réseau est à la fois primordial et exemplaire.

Un réseau inspirant

Chaque semaine, les 29 femmes membres du réseau passent de porte en porte et récupèrent les résidus solides (papiers, cartons, conserves, verres, plastiques durs, pile, sacs plastiques,…). Une fois triés au centre de tri, les biens sont ensuite vendus à des entreprises qui les recyclent. Outre la collecte en porte à porte, le réseau collecte également auprès d’entreprises. Cela représente en tout près de 500 tonnes de déchets par an qui évitent la décharge ou l’incinération.

Parallèlement, les femmes écosolidaires mènent des activités de sensibilisation au tri et au recyclage. Elles vont à la rencontre d’élèves dans les écoles et de la population dans les centres commerciaux. Prochainement, le réseau mettra sur pied un atelier de menuiserie plastique avec l’aide d’Autre Terre et d’autres partenaires. Cet atelier permettra la fabrication de meubles à partir des matériaux collectés. Ceci réduira encore davantage le circuit de la récupération !

Encart

Dilman Maria Corimanya Motta et Vincent Oury


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