Il est souvent difficile d’estimer l’impact de nos projets sur les rapports entre femmes et hommes. Permettent-ils que les femmes soient davantage à la barre de leur destin ? Notre collègue Céline travaille depuis quelques mois sur cette question au sein d’Autre Terre.

Dernièrement, celle-ci est partie à la rencontre de deux groupements de femmes burkinabè afin de mieux comprendre les impacts induits par les projets d’Autre Terre sur les conditions de vie des femmes et de leurs familles.

Photo d'équipe Le Baobab et Autre Terre au Burkina Faso
Coordination régionale d’Autre Terre basée au Burkina Faso et les membres du Baobab. Cette équipe a aidé Céline dans sa mission.
Voici son témoignage après ses deux semaines de mission :

En mai 2019, j’ai eu l’opportunité de m’envoler pour deux semaines de mission pour Autre Terre au Burkina Faso.

Après un vol tumultueux, j’ai atterri sur le sol Burkinabè où j’avais pour mission d’aller à la rencontre de deux groupements de maraichères qu’Autre Terre et son partenaire le Baobab soutiennent dans le village de Villy. Le but était d’identifier comment le projet impacte la vie de ces dames et d’analyser comment il agit sur les relations femmes/hommes. En effet, l’équipe d’Autre Terre tient de plus en plus compte de la dimension « genre ». Elle souhaitait faire une étude pilote dans ces groupements pour la reproduire dans ses autres projets.

Focus groupe sur le genre
Les femmes bénéficiaires du projet de maraichage du groupement de Pousghin lors de la journée des focus groups.

J’ai organisé des interviews individuelles dans chaque groupement. J’ai discuté avec les femmes bénéficiaires du projet, leurs maris et les femmes non bénéficiaires. Cynthia, une étudiante Burkinabè en économie sociale et solidaire, m’a accompagnée dans cette mission. Elle a facilité les rencontres et a traduit le Mooré, langue du Burkina Faso. Son travail fut inestimable !

Nous avons ensuite organisé des « focus groups ». C’est-à-dire des ateliers de réflexion en groupes, uniquement composés de femmes, dans chaque groupement. Lors de ces ateliers, les langues se sont déliées et beaucoup d’informations sont ressorties : tant sur les aspects positifs liés à l’impact du projet sur leurs conditions de vie et leur émancipation personnelle, que sur leurs difficultés liées aux relations femmes/hommes, à leurs rôles respectifs dans la communauté.

Tout au long de ma mission, chaque discussion et personne rencontrée fut riche et passionnante sur les plans professionnel et personnel. Aujourd’hui, mon analyse contribue à faire résonner les voix des femmes et des hommes qui se sont confié·e·s à Cynthia et moi-même et de renforcer la prise en compte de la dimension « genre » dans les projets d’Autre Terre

Céline, employée chez Autre Terre
Focus groupe sur le genre

Cet article fait partie d’Autre Terre Magazine #2 Été 2019.


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