Une première maison des semences a été mise en place par notre partenaire UCEM à Koungheul (Sénégal) et deux autres maisons sont en cours de construction.

Donner des maisons aux semences

C’est le pari que relève actuellement notre association partenaire « UCEM » au Sénégal en construisant trois maisons de semences. Les paysannes et paysans peuvent désormais conserver leurs semences et les échanger dans de bonnes conditions. Mais plus profondément, ces maisons de semences sont le symbole du retour de l’autonomie semencière.

4 femmes Sénégalaises devant la maison des semences de l'UCEM à Koungheul. @ Autre Terre
La maison des semences de l’UCEM

Les semences : symbole de liberté retrouvée

Pour de nombreux paysans et paysannes d’Afrique de l’Ouest, la production de semences est dans les mains des grandes entreprises semencières. Ceux-ci doivent acheter leurs semences chaque année[1], quitte à s’endetter et à rembourser une fois la récolte venue. Si celle-ci ne vient pas, la dette restera et s’accumulera d’année en année. Produire ses propres semences, c’est retrouver sa liberté et améliorer ses revenus. Des semences adaptées à sa région et à son sol seront plus productives et toléreront mieux un climat changeant.

La diversité face aux changements climatiques

Les paysans burkinabè de la région de Kaya rencontraient des problèmes dans leur production de gombo. La saison des pluies devenait trop courte que pour lui permettre d’arriver à maturité. Grâce à Autre Terre, ceux-ci ont pu se procurer des semences de gombo cultivées dans le climat aride du Mali. Ces semences avaient la capacité de produire des fruits en 60 jours au lieu de 90. Ce gombo est désormais cultivé par plus 2.000 agriculteurs au Burkina Faso.

La fierté de produire des tomates d’un kilo

Les agriculteurs·trices d’Afrique de l’Ouest ont petit-à-petit été dépossédés de leurs connaissances au détriment d’une standardisation de leur production. En retrouvant des savoir-faire qui les autonomisent et améliorent leurs conditions de vie, ils retrouvent également leur fierté de paysan. C’est ainsi qu’un paysan d’Intillit au Mali est devenu une sommité dans sa région pour ses tomates cœur-de-bœuf pouvant peser jusqu’à un kilo. Cela fait plus de 40 ans qu’il sélectionne et améliore patiemment sa variété. Un travail d’orfèvre qui remet l’humain et la nature au centre du processus agricole.

Un paysan Malien à Intillit devant ses tomates coeur de boeuf de 1 kilo @Autre Terre

Les semences sont bien le symbole d’une agriculture fière et autonome !


[1] Les semences sont dites « hybrides », c’est-à-dire qu’elle ne seront fertiles que 2 à 3 ans.

Cet article fait partie d’Autre Terre Magazine #5 qui parle de l’entreprenariat social. Pour lire les autres articles, cliquez-ici.

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